Ce que nous défendons

Le Syndicat des Chirurgiens Pédiatres appelle à ce que les enfants puissent avoir une place de choix dans notre système de santé.

En effet, aujourd’hui en France, lorsqu’un enfant doit être opéré, il peut être opéré par n’importe quel chirurgien. Celui-ci n’a pas besoin d’avoir de formation particulière en pédiatrie. Explications.

Bébé opéré - Syndicat des Chirurgiens Pédiatres Français

Une exigence de qualité

« Notre Premier Ministre a parlé d’exigences de qualité dans la réforme du système de santé qui s’annonce. Nous aimerions que les enfants aient donc une place de choix dans cette remise à plat du système. Par conséquent, la spécificité des Chirurgiens Pédiatre devrait être reconnue, car la situation actuelle est absurde » explique le Dr Patrice Halimi, Chirurgien-Pédiatre spécialisé en orthopédie et membre du bureau du Syndicat.

« Aujourd’hui en France, un enfant peut être opéré par n’importe quel chirurgien. Celui-ci n’a pas besoin d’avoir de formation particulière en pédiatrie et c’est absolument incroyable ! » commente-t-il.

L’éternelle dichotomie public/privé

En effet, aujourd’hui, si un chirurgien-pédiatre exerçant dans une clinique voit un enfant de moins d’un an en consultation qu’il décèle une pathologie x ou y nécessitant un acte simple qu’il pourrait facilement réaliser, et bien, il ne pourra pas l’opérer lui-même. Il sera obligé de l’adresser à un confrère du CHU qui pourra réaliser l’acte dans l’environnement technique approprié – mais qui ne sera lui pas forcément spécialisé en pédiatrie.

Pourquoi ?

Opérer un bébé nécessite une structure importante. Cela n’a absolument rien à voir avec l’acte lui-même, mais cela est lié à sa condition d’enfant –qui n’est pas celle d’un adulte en mini. Il est donc important de bien dissocier l’acte de l’environnement nécessaire dont seul les CHU peuvent disposer.

Résultats ?

Les praticiens hospitaliers se retrouvent avec de nombreux petits patients qu’ils ne connaissent pas et qui nécessitent des actes sans intérêts majeurs. Cela surchargent inutilement leurs emplois du temps. Les libéraux, eux, sont frustrés de ne pas pouvoir suivre leur patient jusqu’au bout. Et les patients et surtout leur famille sont eux complètement perdus, sans référent médical connu.

Mais alors que faire ?

« Il faudrait commencer par reconnaître la spécificité de la spécialité en général, puis, celle de la chirurgie pédiatrique en particulier. Enfin, les barrières des statuts hospitaliers et libéral doivent être cassée. » explique le Dr Hélène Le Hors, Présidente du Syndicat et chirurgien spécialisée en urologie pédiatriqueNos membres.

« Comme pour le COVID, il serait intéressant que les établissements coopèrent, plutôt qu’ils restent fermés les uns aux autres. Un chirurgien pédiatre pourrait opérer de façon exceptionnelle dans un établissement qui n’est pas le sien. Et ce, simplement pour satisfaire les besoins d’un jeune patient. Mais pour cela, il faut sortir de l’éternelle dichotomie française : public et privé. Il ne faut plus voir les chirurgiens pédiatres libéraux et les hospitaliers comme des concurrents, mais comme des équipiers » ajoute t-elle.